Quand l’appartenance défie la raison : Pourquoi défendons-nous l’indéfendable ?

Face à des preuves irréfutables, pourquoi certains continuent-ils à défendre une position indéfendable ? L’actualité récente nous offre un miroir fascinant de nos propres mécanismes psychologiques. Explorons ensemble ce qui se joue lorsque l’appartenance à un groupe court-circuite notre capacité de jugement rationnel.

« L’homme n’est pas un être rationnel, c’est un être qui rationalise. » , citation attribuée à Robert A. Heinlein

L’actualité récente en France, avec l’emprisonnement de Nicolas Sarkozy suite à des condamnations judiciaires, a mis en lumière un phénomène psychologique troublant : malgré des preuves établies par la justice, certaines personnalités publiques continuent de le défendre, non pas sur des bases factuelles, mais sur des arguments émotionnels tels que « l’image de la France ».

Ce n’est pas ici une question politique que nous souhaitons aborder, mais bien un phénomène humain universel. Comment se fait-il que notre appartenance à un groupe puisse ainsi prendre le pas sur notre capacité de jugement ? Qu’est-ce qui nous pousse à rejeter l’objectivité au profit d’une fidélité qui semble parfois aveugle ? Et surtout : sommes-nous tous concernés par ces mécanismes ?

Qu'est-ce qu'une névrose ?

Avant d’aller plus loin, clarifions un terme qui reviendra dans notre exploration : la névrose. En psychanalyse, une névrose désigne un conflit intrapsychique – c’est-à-dire un conflit qui se passe à l’intérieur de nous – entre nos désirs profonds et les interdits (internes ou externes) qui pèsent sur ces désirs. Ce conflit génère des symptômes, des comportements ou des mécanismes de défense qui tentent de gérer cette tension inconfortable.

La névrose n’est pas une « maladie » au sens médical, mais plutôt un mode de fonctionnement psychique que nous partageons tous à des degrés divers. Elle se manifeste par des mécanismes de défense – c’est-à-dire des stratégies inconscientes que notre psychisme met en place pour nous protéger de l’angoisse générée par ces conflits intérieurs.

Dans le contexte qui nous intéresse, nous verrons comment certains mécanismes névrotiques peuvent s’exprimer publiquement, particulièrement lorsque notre identité se trouve liée à une figure ou à une idéologie.

L'identification : quand défendre "lui", c'est se défendre soi-même

Avez-vous déjà ressenti qu’une critique adressée à une personne que vous admirez était, d’une certaine façon, une attaque personnelle ? Ce phénomène n’a rien d’anodin. En psychanalyse, nous parlons d’identification pour décrire comment nous construisons notre identité en partie à travers les autres.

Freud distinguait plusieurs formes d’identification, mais celle qui nous éclaire ici est l’identification à l’idéal du moi. Lorsqu’une figure publique incarne nos valeurs, nos aspirations ou notre vision du monde, elle devient une partie de notre structure psychique. Elle n’est plus simplement « quelqu’un d’autre » : elle représente une part de ce que nous voulons être, de ce en quoi nous croyons.

Défendre cette figure, c’est alors défendre notre propre cohérence interne. Remettre en question sa probité, c’est ébranler les fondations sur lesquelles nous avons construit une partie de notre identité. C’est pourquoi la condamnation judiciaire d’un leader politique peut provoquer chez certains de ses partisans une réaction qui semble disproportionnée aux yeux des observateurs extérieurs : ils ne défendent pas seulement un homme, ils défendent leur propre équilibre psychique.

Proposition de question d’introspection : « Y a-t-il des figures publiques ou des personnalités dont la remise en question me met profondément mal à l’aise ? Que représentent-elles pour moi ? »

Le président comme père symbolique : quand l'autorité vacille

Quand l'autorité vacille

Mais pourquoi la chute d’un président génère-t-elle des réactions si passionnelles, parfois plus intenses que celles suscitées par d’autres figures publiques ? La réponse se trouve dans une dimension spécifique : la fonction paternelle symbolique qu’incarne un chef d’État.

L’expression « Père de la nation » n’est pas qu’une métaphore rhétorique : elle révèle une réalité psychique profonde. En psychanalyse, particulièrement dans l’œuvre de Lacan, le Père symbolique ne désigne pas le père biologique, mais une fonction : celle qui représente la Loi, l’autorité structurante, celui qui garantit l’ordre et la protection. Un président, quelle que soit notre opinion politique à son égard, incarne symboliquement cette fonction paternelle pour l’ensemble d’un pays.

Cette dimension change radicalement la nature de notre relation à cette figure. Il ne s’agit plus simplement d’une identification idéologique, mais d’un véritable transfertce mécanisme par lequel nous rejouons, dans nos relations présentes, des dynamiques relationnelles anciennes, notamment celles vécues avec nos parents. Notre relation à un président réactive ainsi, à notre insu, notre relation infantile à l’autorité paternelle : nos attentes de protection, de structure, de justice, mais aussi nos ambivalences, nos besoins et nos déceptions.

Ce n’est donc pas seulement « l’homme » ou « le politique » que nous défendons ou attaquons, c’est la fonction symbolique qu’il incarne. C’est pourquoi les débats peuvent devenir si émotionnels : nous ne débattons pas uniquement de faits, nous rejouons des drames psychiques profonds.

Cette dimension éclaire un paradoxe fascinant : la violence des réactions concerne les deux camps. D’un côté, ceux qui défendent coûte que coûte refusent de voir le père faillir – accepter sa chute serait accepter que l’autorité protectrice puisse nous trahir. D’un autre côté, ceux qui attaquent avec acharnement éprouvent parfois une satisfaction secrète, une jouissance inconsciente à voir le père tomber de son piédestal. Ces deux positions sont en réalité l’expression de l’ambivalence œdipienne : toute relation au père, qu’il soit réel ou symbolique, est tissée d’amour et d’hostilité mêlés.

Cette ambivalence n’est ni pathologique ni honteuse : elle est constitutive de notre structuration psychique. Le reconnaître nous permet de comprendre pourquoi les deux camps peuvent se montrer également rigides, également sourds aux arguments de l’autre. Chacun défend une position dans un conflit qui les dépasse, un conflit qui remonte à l’enfance et à notre rapport à l’autorité.

Un concept lacanien nous aide à aller plus loin : la castration symbolique. Dans le développement psychique de l’enfant, il arrive un moment où il doit reconnaître que le père n’est pas tout-puissant, qu’il n’est pas la Loi absolue, qu’il peut lui-même la transgresser. Cette reconnaissance est structurante mais angoissante : si celui qui incarne la Loi peut la violer, qui nous protège ? Qui garantit l’ordre ?

Lorsqu’un (ancien) président est condamné pour corruption ou abus de pouvoir, c’est précisément cette castration symbolique qui se rejoue collectivement. Reconnaître que le « père de la nation » a failli, c’est accepter qu’il n’était pas cette figure toute-puissante et intègre sur laquelle nous projetions notre besoin de sécurité. C’est affronter l’angoisse que peut-être, personne ne garantit vraiment l’ordre, que l’autorité est faillible, humaine, parfois corrompue.

Quand l'autorité vacille

D’où le déni si fréquent : « Non, c’est impossible, il ne peut pas avoir fait ça, c’est forcément un complot, une manipulation. » Ce déni ne protège pas tant la figure publique que notre propre équilibre psychique face à l’angoisse du vide d’autorité.

Pourquoi cette réaction est-elle plus intense avec un président qu’avec d’autres figures ? Parce que la fonction présidentielle porte, dans notre organisation politique et symbolique, l’autorité suprême. Un ministre, un artiste, un entrepreneur peuvent décevoir sans ébranler nos fondations psychiques. Mais le président occupe, dans notre imaginaire collectif, la place du garant ultime. Sa chute résonne avec ce que Freud appelait le « roman familial » – ce fantasme infantile où l’enfant imagine que ses vrais parents sont des rois ou des figures de pouvoir. Voir le « roi » tomber, c’est voir s’effondrer une part de ce fantasme structurant.

Proposition de question d’introspection : « Comment ai-je réagi face à la chute de figures d’autorité dans ma vie – un professeur admiré, un patron, un parent, un leader politique ? Ai-je ressenti le besoin de les défendre malgré leurs fautes, ou au contraire une satisfaction secrète à leur chute ? Qu’est-ce que cela révèle de ma relation à l’autorité ? »

Le clivage : quand le monde se divise en deux camps

Avez-vous remarqué comment, dans certains débats politiques ou idéologiques, toute nuance semble disparaître ? Le monde se divise alors en « nous » contre « eux », en « bons » contre « méchants », sans zone grise possible.

Ce mécanisme psychologique s’appelle le clivage. Décrit initialement par Mélanie Klein, il s’agit d’un mécanisme de défense archaïque – c’est-à-dire très primitif dans notre développement psychologique – qui consiste à diviser le monde en catégories hermétiques pour éviter l’angoisse de l’ambivalence.

Dans le contexte politique, ce mécanisme se manifeste par la création de camps imperméables à toute complexité. Pour ceux qui fonctionnent sous ce mode : 

  • « Nous » (notre camp) sommes bons, justes, parfois même persécutés injustement
  • « Eux » (le camp adverse, la justice, les médias) sont mauvais, corrompus, animés par des intentions malveillantes

Cette dichotomie permet d’évacuer toute ambivalence : il n’est plus nécessaire de considérer les faits de manière objective, puisque ceux qui les présentent sont d’emblée catégorisés comme ennemis. L’argument « vous vous rendez compte de l’image de la France » devient alors suffisant, non pas parce qu’il est rationnel, mais parce qu’il fait appel à cette loyauté clanique qui prime sur la logique.

Proposition de question d’introspection : « Sur quels sujets ai-je tendance à voir le monde de manière binaire, en ‘nous contre eux’ ? Qu’est-ce que cela me permet d’éviter de ressentir ou de penser ? »

La dissonance cognitive : l'inconfort de la contradiction

Imaginez que vous ayez défendu publiquement, pendant des années, l’intégrité d’une personne. Et voilà que cette personne est condamnée par la justice. Que se passe-t-il dans votre esprit ? Un malaise profond s’installe : c’est la dissonance cognitive.

Léon Festinger, psychologue social, a décrit en 1957 ce phénomène : l’inconfort psychologique ressenti lorsque nous sommes confrontés à des informations qui contredisent nos croyances ou nos comportements antérieurs.

Face à la condamnation d’une figure à laquelle nous nous sommes identifiés, plusieurs stratégies s’offrent à nous :

  1. Accepter les faits et réviser notre jugement (option la plus coûteuse psychologiquement)
  2. Rejeter les faits ou remettre en question leur source (plus confortable)
  3. Minimiser l’importance des actes reprochés
  4. Créer des justifications émotionnelles ou idéologiques

La plupart des défenseurs inconditionnels optent pour les stratégies 2, 3 et 4, car elles préservent leur équilibre psychique sans exiger une remise en question identitaire douloureuse.

Pourquoi est-ce si difficile d’admettre que nous nous sommes trompés ? Parce que cela implique de reconnaître que notre jugement n’était pas fiable, que nous avons peut-être été manipulés, ou que nous avons investi de l’énergie et de la loyauté dans quelque chose qui ne le méritait pas. C’est une blessure narcissique considérable : cela touche à notre estime de soi, à notre image personnelle, à notre sentiment d’être quelqu’un de perspicace et de fiable dans son jugement.

Proposition de question d’introspection : « Ai-je déjà maintenu une position ou une croyance malgré des preuves contraires ? Qu’est-ce qui rendait si difficile de changer d’avis ? »

Le besoin d'appartenance : plus fort que la vérité ?

Voici une perspective qui peut sembler dérangeante : nous n’appartenons pas à un groupe parce que nous partageons des idées rationnelles. Nous adoptons des idées parce que nous appartenons à un groupe.

Jonathan Haidt, psychologue dont les travaux portent sur la morale, a montré que nos jugements moraux et politiques sont d’abord émotionnels et intuitifs. La rationalité n’intervient qu’ensuite, non pas pour évaluer objectivement la situation, mais pour justifier nos intuitions premières.

D’un point de vue anthropologique et psychanalytique, le besoin d’appartenance est primordial. Nous sommes des êtres sociaux dont la survie psychique dépend de notre intégration dans un groupe. L’exclusion, historiquement, équivalait à la mort. Nos cerveaux ont donc évolué pour privilégier l’appartenance au groupe plutôt que la vérité objective.

Cette perspective éclaire pourquoi les arguments factuels sont souvent inefficaces face à des convictions idéologiques fortes : on ne combat pas un besoin d’appartenance avec de la logique, car ces deux registres ne fonctionnent pas sur le même plan psychique.

La question devient alors : comment préserver notre lien au groupe tout en maintenant notre intégrité intellectuelle ?

Proposition de question d’introspection : « Dans quelles circonstances ai-je déjà tu mes doutes ou mes désaccords pour ne pas risquer d’être exclu d’un groupe qui compte pour moi ? »

Le narcissisme de groupe : "notre" honneur avant tout

Freud parlait du « narcissisme des petites différences » pour décrire comment des groupes similaires cultivent leurs différences minimes pour maintenir leur identité distincte. Dans le contexte qui nous intéresse, ce narcissisme collectif se manifeste par une hypersensibilité à tout ce qui pourrait « nuire à l’image » du groupe.

L’argument « l’image de la France » n’est pas un argument rationnel sur le fond de l’affaire judiciaire : c’est l’expression d’une blessure narcissique collective. Pour ceux qui l’utilisent, l’emprisonnement d’un ancien président n’est pas le simple résultat d’un processus judiciaire normal, mais une humiliation infligée à tout le groupe auquel ils s’identifient – qu’il s’agisse d’un parti politique, d’une classe sociale, ou d’une vision de la France.

Ce mécanisme n’est pas limité à un bord politique : nous le retrouvons dans tous les groupes. L’honneur du groupe prime alors sur l’examen objectif des faits, car protéger cet honneur, c’est protéger notre propre valeur en tant que membre de ce groupe.

Proposition de question d’introspection : « Quels groupes font partie de mon identité ? Suis-je capable d’en critiquer certains aspects, ou toute critique me semble-t-elle être une attaque personnelle ? »

Sortir du clan : un acte de courage psychique

Remettre en question les positions de son groupe d’appartenance exige un courage psychologique considérable. C’est risquer :

  • L’exclusion du groupe et la perte des liens affectifs qui vont avec
  • La perte de repères identitaires (si je ne suis plus « des leurs », qui suis-je ?)
  • L’angoisse de se retrouver seul face à la complexité du réel
  • La culpabilité de « trahir » les siens

C’est pourquoi tant de personnes préfèrent maintenir des positions indéfendables rationnellement : le prix psychique de la dissidence est tout simplement trop élevé.

Il est important de reconnaître cette réalité sans jugement. Nous ne sommes pas tous en mesure, à tout moment de notre vie, de supporter le poids de l’isolement que peut engendrer une pensée indépendante. Parfois, l’appartenance est une nécessité de survie psychique.

Cependant, reconnaître ce mécanisme peut nous aider à cultiver une plus grande honnêteté envers nous-mêmes : « Je maintiens cette position non pas parce qu’elle est objectivement vraie, mais parce que j’ai besoin de rester membre de ce groupe. »

Proposition de question d’introspection : « Y a-t-il des domaines où je serais prêt à remettre en question mon groupe d’appartenance ? Quels seraient les coûts personnels de cette remise en question ? »

Conclusion : l'objectivité, un travail sur soi

œil mi-lumière mi-ombre

Cette analyse ne vise pas à stigmatiser ceux qui défendent Nicolas Sarkozy, ni aucun autre camp politique. Elle cherche à éclairer les mécanismes psychologiques universels qui nous affectent tous, à des degrés divers, dès lors que notre identité se trouve liée à des figures ou des idéologies. Particulièrement lorsque la figure en question incarne une autorité symbolique – tel un président -, la dimension transférentielle ajoute une couche supplémentaire de complexité : nous ne réagissons plus seulement en tant que citoyens rationnels, mais aussi en tant qu’enfants psychiques confrontés à la faillibilité de l’autorité paternelle.

L’objectivité n’est pas un état naturel : c’est un travail constant sur nos propres résistances psychiques. Reconnaître nos biais, identifier nos mécanismes de défense, accepter l’ambivalence et la complexité du réel – voilà ce qui exige un véritable effort psychique. Un effort que beaucoup refusent, non par mauvaise foi, mais parce qu’il menace l’équilibre fragile de leur construction identitaire.

La prochaine fois que vous observerez quelqu’un défendre une position manifestement indéfendable, plutôt que de le juger, demandez-vous : qu’est-ce que cette personne protège en tenant cette position ? Quelle part de son identité serait menacée si elle admettait avoir tort ? La réponse vous en dira souvent plus sur la psychologie humaine que mille arguments rationnels.

Et surtout, retournez cette question vers vous-même : sur quels sujets êtes-vous prêt à abandonner l’objectivité pour préserver votre appartenance ? Nous avons tous nos zones d’aveuglement, nos loyautés qui dépassent la raison. Les reconnaître, c’est déjà faire un pas vers une plus grande liberté intérieure.

Car en définitive, c’est peut-être cela, la véritable liberté : non pas l’absence d’appartenance, mais la conscience de son influence sur nous. Ou, pour reprendre les mots attribués à C.-G. Jung :

« Qui regarde à l’extérieur rêve. Qui regarde à l’intérieur s’éveille. » 

S’éveiller, ici, ne signifie pas se détacher du monde, mais apprendre à voir comment il agit en nous — et à redevenir sujet, plutôt qu’objet, de nos appartenances.

Bibliographie

  • Freud, S. (1913). Totem et Tabou. Paris : Payot.
  • Freud, S. (1921). Psychologie des masses et analyse du moi. Paris : Payot.
  • Freud, S. (1929). Malaise dans la civilisation. Paris : PUF.
  • Klein, M. (1946). « Notes sur quelques mécanismes schizoïdes ». In Développements de la psychanalyse. Paris : PUF.
  • Festinger, L. (1957). A Theory of Cognitive Dissonance. Stanford : Stanford University Press.
  • Lacan, J. (1953-1954). Le Séminaire, Livre I : Les écrits techniques de Freud. Paris : Seuil.
  • Lacan, J. (1966). « Le stade du miroir comme formateur de la fonction du Je ». In Écrits. Paris : Seuil.
  • Kaës, R. (1976). L’appareil psychique groupal. Paris : Dunod.
  • Anzieu, D. (1981). Le groupe et l’inconscient. Paris : Dunod.
  • Bion, W.R. (1961). Recherches sur les petits groupes. Paris : PUF.
  • Haidt, J. (2012). The Righteous Mind: Why Good People Are Divided by Politics and Religion. New York : Pantheon Books.
  • Enriquez, E. (1983). De la horde à l’État. Essai de psychanalyse du lien social. Paris : Gallimard.

Note :

Cet article vise à susciter la réflexion sur nos propres mécanismes psychologiques en situation de tension idéologique. Il n’a pas pour objectif de prendre position sur une affaire judiciaire particulière, mais d’utiliser l’actualité comme support d’analyse des dynamiques psychiques universelles.